Mes interventions au conseil municipal du 17 juin.

Les deux premières concernent le quartier des Muchaux et l'aide accordée aux écoles Victor Hugo et Pasteur, la dernière est une question posée au nom de tous les groupes d'opposition sur la situation au Centre Social Lino Ventura.

1. "Monsieur le Maire,

Par cette délibération nous constatons que, pour une fois, vous avez écouté les lambersartois riverains du futur 7ème quartier et qui semblaient être opposé à la création de celui-ci. Les habitants de Canteleu et du Canon d’Or n’ont pas eu cette chance. Pourtant, à la lecture de vos nouvelles propositions, nous nous demandons si cette délibération a vraiment une utilité. En effet, l’ex 7ème quartier et désormais quartier des Muchaux ne présente pas, et de loin, dans sa nouvelle configuration la densité de logement minimum demandée par LMCU (11 logements/ha vs 35). Les services de LMCU ne pourront que retoquer votre copie.

Alors, pourquoi nous faire aujourd’hui voter une délibération qui n’aura probablement aucun effet. Autant enterrer dès maintenant ce projet, à moins que d’ici un an, vous ne reveniez devant nous pour nous présenter une nouvelle nouvelle mouture du 7ème quartier des Muchaux ? Monsieur le Maire, quel est vraiment le futur de ce projet et est-il toujours opportun dans l’état du cahier des charges communautaire, de délibérer ?"

2. "Monsieur le Maire,

L’aide exceptionnelle que vous nous proposez d’accorder aux écoles Victor Hugo et Pasteur a au moins un mérite, c’est d’exister. Toutefois, ces 1500 € sont surement très loin des attentes des parents d’élèves, en particulier de ceux de Victor Hugo qui espéraient beaucoup de vos annonces. Et puis, encore une fois, c’est une collectivité locale qui va devoir payer pour une décision de l’Etat.

Deux classes en moins à Lambersart mais des écoles qui ne savent plus quoi faire des élèves qui veulent s’inscrire. Aujourd’hui à l’école Lafontaine, ce sont douze enfants qui ne pourront pas être accueillis faute de place, dont un qui habite à quelques mètres de l’école. Ces douze écoliers vont devoir être dispersés sur d’autres écoles de la commune.
Alors que certains directeurs d’écoles sont déjà capables en cette fin d’année scolaire de faire des prévisions d’effectifs en septembre 2012, il serait peut-être bon que la carte scolaire lambersartoise soit travaillée en amont afin d’éviter les mauvaises surprises. Monsieur le Maire, je vous propose d’organiser en début d’année une réunion spécifique « carte scolaire » regroupant les directeurs, l’inspection académique et le service des affaires scolaires pour tenter d’anticiper les besoins à venir."

3. "Monsieur le Maire,

Le Centre Social Lino Ventura est un maillon essentiel de l’action sociale dans notre commune et un lieu d’échange dans le quartier du Pacot-Vandracq. Depuis quelques semaines, le Centre Social est secoué par une crise à multiples dimensions : départ du directeur, souffrance au travail du personnel et problèmes de sécurité à la crèche.

Le désormais ex-directeur du centre social a rédigé le 30 mai 2011 un communiqué de presse qui pose de nombreuses questions. Il écrit, je le cite, « dans le cadre de mes fonctions, j’ai constaté des irrégularités et des illégalités. J’en ai informé le CA tout en préconisant des solutions afin d’y remédier sans mettre en péril financièrement la structure. Le CA n’a rien voulu entendre et je sais que certains d’entre eux n’ont pas d’autres choix que de se fondre dans la masse décisionnelle. »

Les mots sont forts : irrégularités, illégalités. Face à ces mots, nous ne pouvons que nous interroger et vous interroger. La ville, propriétaire des locaux, subventionne de façon importante le Centre Social. Elle est par ailleurs représentée au sein du Conseil d’Administration, dans lequel vous avez affirmé avoir « entière confiance » (Voix du Nord du 01/06/2011). Son implication est telle que si « irrégularités ou illégalités » il y a, elles n’ont normalement pas pu vous échapper. Que concerne ces irrégularités, ces illégalités ?

Nous savons depuis ces événements que des problèmes ont été relevés dans la construction de l’extension de la crèche (renforcés par la visite de l’inspection du travail le 27 mai). Au passage nous trouvons curieux que ces problèmes n’aient pas été abordés lors de la pseudo réunion ANRU du mois d’avril, puisqu’ils empêchent jusqu’à aujourd’hui l’ouverture au public de cette extension.

Au-delà de ces problèmes de construction, nous espérons que derrière les mots d’irrégularités et d’illégalités ne s’en cachent pas d’autres dans la gestion comptable et financière du Centre Social. Monsieur le Maire, comment s’assurer que l’argent public donné à cette association a été régulièrement utilisé ?


De plus, il est incontestable que les salariés du Centre Social, à côté de la situation personnelle de leur Directeur dont ils appréciaient le travail et la personnalité, ressentent une véritable souffrance au travail. Leur expression auprès de l’inspection du travail comme les 415 jours d’arrêt maladie pour 220 jours travaillés l’année dernière en sont la manifestation. L’absence de dialogue social avec le bureau de l’association, le sentiment de harcèlement moral qu’ils ont pu exprimer auprès de l’inspection du travail et leur peur du lendemain sont autant de signes forts de la nécessité de changement dans la gouvernance du Centre Social. Nous espérons que celui-ci interviendra le plus rapidement possible.

Monsieur le Maire, tout ceci pose clairement la problématique de l’avenir du Centre Social et du service qu’il rend quotidiennement à la population lambersartoise. Je ne doute pas que nous saurons collectivement trouver les solutions pour garantir cet avenir."


Bien cordialement.

Jérôme ROUSSEL